Sévices et tortures au 21ème siècle

Les atrocités du Régime Islamique en Iran

10 Février 2024

Les sévices corporels commis par le régime en Iran


Les autorités iraniennes recourent fréquemment aux châtiments corporels, y compris les peines de flagellation, d’amputation et d’énucléation, mettant en lumière le caractère inhumain d’un système judiciaire qui légalise la brutalité. Ces peines cruelles et inhumaines constituent une violation révoltante de la dignité humaine et vont à l’encontre de l’interdiction absolue de la torture et d’autres mauvais traitements.

En tant qu’État partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), l’Iran est juridiquement obligé d’interdire la torture et les peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Cependant, le droit iranien autorise encore des châtiments corporels, internationalement interdits, tels que l'amputation, la lapidation et la flagellation, justifiés au nom de la protection de la morale religieuse.


Selon le Centre Abdorrahman Boroumand, depuis janvier 2000, les autorités iraniennes ont amputé les doigts d’au moins 131 hommes, principalement pour des vols. Des amputations de la main sont également pratiquées par la justice religieuse.


De nombreux manifestants iraniens, détenus pendant des mois après les manifestations « femme, vie, liberté », ont subi des viols et d'autres formes de violence sexuelle de la part des renseignements et des forces de sécurité de Téhéran, rapporte Amnesty International. Un document recueille les témoignages de 45 survivants, dont 26 hommes, 12 femmes et 7 enfants aussi jeunes que 12 ans, ayant été soumis à des viols et autres formes de violence sexuelle et de torture. Par exemple, Jamshid a subi des chocs électriques sur les testicules et a été menacé de viol s'il ne reconnaissait pas les accusations portées contre lui. Maryam, quant à elle, raconte avoir été violée de manière violente et avoir perdu connaissance suite à ces agressions.

L'article 182 du Code pénal iranien stipule que le violeur, s'il épouse légalement sa victime avec l'autorisation de son tuteur et à la demande de ce dernier, peut être exempté de sanction. Les femmes et les filles détenues se sont également vu refuser l'accès à des produits menstruels.

La torture pharmacologique


La Campaign to Free Political Prisoners in Iran (CFPPI), organisation basée au Canada, rapporte dans une étude que l'emploi de la torture pharmacologique contre les détenus politiques s'est considérablement accru en 2023. Le régime a délibérément soumis ces prisonniers à des traitements pharmacologiques abusifs, les envoyant dans des hôpitaux psychiatriques et leur administrant de force des médicaments antipsychotiques dans diverses prisons du pays, ou en incorporant des substances médicamenteuses à leur nourriture et à leur boisson.


Une victime, femme de 27 ans ayant subi plusieurs viols durant sa détention, a confié à la CFPPI qu'elle avait été contrainte d'ingérer des pilules non identifiées aux effets profonds, entraînant des crises psychotiques. Libérée de prison, elle a tenté de mettre fin à ses jours et a perdu un rein.


Au cours de l'année écoulée, plusieurs détenus, y compris de jeunes manifestants, sont décédés dans des conditions douteuses peu après leur libération.


La pression exercée sur les familles des victimes pour qu'elles attribuent ces décès à un « suicide » ou à une « mort subite », en l'absence d'antécédents de problèmes de santé significatifs, de dépression ou de dépendance, a alimenté les soupçons que ces morts pourraient résulter de tortures pharmacologiques.

Ciblage particulier des enfants


Amnesty International rapporte que les services de renseignements et les forces de sécurité iraniennes se sont rendus coupables d'actes de torture atroces à l'encontre de manifestants, y compris des enfants dès l'âge de 12 ans, en utilisant des fouets, des décharges électriques, des viols et d'autres formes de violence sexuelle pour réprimer leur participation aux manifestations.


Diana Eltahawy, directrice régionale adjointe pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord à Amnesty International, souligne que « la violence exercée sur les enfants en Iran révèle une stratégie délibérée visant à briser l'élan de la jeunesse du pays et à l'empêcher de revendiquer sa liberté et ses droits humains ».


En février 2023, CNN a exposé l'existence d'un large réseau de prisons secrètes et illégales ainsi que de lieux de détention clandestins en Iran. Ces faits ont été signalés dans des centres de détention, des prisons et, parfois, dans des lieux extérieurs au système officiel, comme des entrepôts à la périphérie des villes, notamment à Esfahan, Rasht, Téhéran, Karaj, Bandar Abbas, Ahvaz, Tabriz, Sanandaj, Amol et Mashhad.


Selon Iran Focus, une méthode de torture couramment employée est appelée « poulet frit » (Juje Kabab), où la victime est suspendue au plafond par les mains, les pieds liés derrière elle avec des chaînes, avant d'être battue par plusieurs tortionnaires qui l'insultent également avec des propos vulgaires.


Sepideh Kashani, une écologiste détenue depuis 2018 sous l'accusation d'espionnage pour des gouvernements étrangers, a témoigné dans une lettre que ses interrogateurs l'ont soumise à la torture et menacée d'agression sexuelle pendant plus de 1 200 heures sur les huit mois de sa détention. Elle rapporte avoir été contrainte de rester debout pendant des heures, sans même pouvoir appuyer sa tête contre un mur, dans une pièce dont les murs étaient maculés du sang d'autres manifestants.


La pratique d'une punition littérale « œil pour œil », consistant à éborgner délibérément un accusé par la justice, basée sur le principe du Qisas dans la charia, devient également de plus en plus fréquente depuis 2015, en particulier à l'encontre des opposants politiques.